Jusqu’à très récemment, on pouvait dire sans trop soulever de reproches que Twitter était le roi des discussions en temps réel : le réseau social est parfois le premier endroit où l’on voit surgir une information, et il est souvent celui où les discussions prennent place. Pour certains membres (une majorité même, puisque 40% de twittos ne font “qu’écouter” et ne tweetent pas), Twitter est un moyen d’effectuer une veille informative, un substitut aux lecteurs de flux RSS et autres magazines de curation, type Feedly ou Flipboard.
Facebook lorgne depuis un moment sur ce “temps réel” et ces espaces d’actualité, et a récemment effectué quelques pas en vue de devenir un centre névralgique de l’information. Mark Zuckerberg parviendra-t-il à positionner son réseau social comme tel ? Allez hop, revue d’effectif.
Comme je viens de l’évoquer, Facebook cherche ces derniers temps à se positionner comme un lieu où ses utilisateurs peuvent consommer de l’information, y compris en temps réel. Et pour y parvenir, certains changements mis en place récemment, qui peuvent à première vue apparaître comme anecdotiques, pourraient bien changer la donne. Quitte pour Facebook à s’inspirer très franchement de la concurrence, comme à son habitude.
La mise en place des hashtags a pu faire sourire lorsque ceux-ci ont débarqués. Déjà parfois utilisés par certains membres de façon quelque peu “sacrilège”, les hashtags étaient le symbole naturel de Twitter. Mais à l’image d’une marque devenue un nom commun (Stabilo, Pédalo, etc), le hashtag est désormais présent partout : Google+, Instagram, Vine, Twitter, Facebook…
Les hashtags sur Facebook ont rencontré un succès relativement mitigé, dans la mesure où leur utilisation n’est pas naturelle sur un réseau social régit par les règles de confidentialité, a contrario d’un Twitter où les messages postés sont publics.
Néanmoins, les hashtags sur Facebook n’en constituent pas moins la première pierre de l’édifice Facebook = Real Time Information.
Les hashtags, outre le problème des règles de confidentialité, étaient également confrontés jusqu’à récemment à un autre soucis. La façon dont les fils de conversation s’affichaient – une pop-up qui s’ouvrait en surplomb lorsqu’on cliquait sur le hashtag – n’était pas très pratique à consulter. Et puis, franchement, avoir des hashtags sans pouvoir regarder lesquels sont les plus utilisés à un moment donné, c’est assez bête. Sur Twitter, ce qui active l’instantanéité, outre l’agitation qui fait vivre votre feed, c’est cet encart “Tendances” (trending).
Bon du coup, pas plus bête qu’un autre, Facebook s’est dit qu’un tel espace sur son site, ce serait parfait : la fonctionnalité est donc en cours de mise en place, apparaissant pour le moment chez les utilisateurs nord-américains, australiens et indiens. Mais peu de place au doute chers frenchies, on devrait bientôt le voir débarquer chez nous aussi.
Flipboard était sans doute hors de portée. Ou alors Mark Zuckerberg s’est dit que développer son application en interne lui éviterait de sortir 3 Instagram de cash de sa tirelire. Toujours est-il que début février, Facebook a dévoilé l’application mobile Paper, une alternative à l’application Facebook utilisée par plus de 500 millions de membres.
Outre un nouveau design et une navigation tactile très fluide, Paper est un superbe mix entre le Facebook que vous connaissait, où s’affiche le contenu publié par vos amis, et un journal d’actualité.
Paper permet d’ajouter au choix des sections d’information – parmi lesquelles “à la une”, “sport”, “photographie”, “lol”… – qui affichent des actus de sources reconnues ou émergentes (issues de la curation des équipes éditoriales de Paper).
Avec cette application, Facebook rend très concrète son ambition d’ajouter à son arc la flèche “actualité”.
Facebook a-t-il sa chance sur le terrain de l’actualité, notamment au regard de la forte présence de Twitter et des autres solutions existantes ?
Le premier argument que Facebook peut faire valoir, c’est qu’il est déjà très utilisé pour suivre l’actualité, par le biais des pages. Nous sommes tous (ou presque) fans d’un Le Monde, Figaro, Libération… et de sites plus spécialisés, comme The Verge, Wired.
Le deuxième argument, c’est inévitablement la masse d’utilisateurs dont dispose Facebook (1,23 milliard, Q4 2013). On a beau parfois être lassé par le réseau social, l’implacable vérité est que tout le monde y est présent, et qu’on finit toujours par y revenir. En comparaison, Twitter et ses 241 millions de membres (actifs, Q4 2013) peuvent pâlir.
Néanmoins, c’est également sa toute-puissance qui pourrait causer des tords à Facebook. Les mobinautes souhaitent-ils vraiment tout trouver sur le réseau social ? Les usages récents ont montré que les utilisateurs d’applications aiment les applications spécifiques qui font bien leur travail : une appli pour la photo, une appli pour la prise de note etc…
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