Alors que le marché du jeu vidéo bat son plein (4,3 milliards d’euros de chiffre d’affaires pour le marché français uniquement), son industrie est sur le point de connaitre un changement très important avec l’arrivée des jeux en streaming. En effet, il ne sera bientôt plus nécessaire d’avoir une configuration à 1 500€ pour optimiser son expérience. Avec ce service appelé Cloud Gaming et les lancements de Stadia et de XCloud, n’importe quel ordinateur pourra faire tourner les dernières exclusivités. Voici un petit tour de ce concept qui risque de s’imposer chez tous les joueurs.
Le Cloud s’associe au stockage de données en ligne et son utilisation est multiple. Cependant il se fait une place de plus en plus important dans l’univers du jeu vidéo.
Le Cloud gaming est un service similaire à la VOD mais pour les jeux vidéos. Au lieu d’être téléchargé de façon classique, le jeu passe par des serveurs hébergés à distance qui transmettent les images du jeu sur l’écran de ce dernier. En effet, un serveur héberge et stock le jeu. Ainsi, il n’a plus besoin de supports matériels pour être lancé. Pour bénéficier du service, seul un écran et une manette connectés au même wifi sont nécessaires.
Mais pour jouer, le signal doit faire un aller retour entre le serveur et le joueur. Concrètement, l’utilisateur envoie des données du jeu à un serveur. Celui-ci va s’occuper de les traiter, puis de renvoyer une image compressée à afficher.
Ce système offre deux avantages majeurs par rapport au fonctionnement “classique” :
-La configuration. Le cloud Gaming permet aux utilisateurs de jouer aux dernières sorties sans se soucier des performances de son ordinateur ou de sa console. En effet, ce sont les serveurs qui font “tourner” le jeu et non la tour de l’utilisateur. Ils sont dotés des derniers composants pour le game computing et peuvent donc supporter n’importe quel jeu en Ultra HD. Ainsi, plus besoin d’avoir les dernières générations de carte graphique mais seulement d’un abonnement.
-L’accessibilité. Autre grand avantage du cloud gaming, le fait de pouvoir s’adapter à tous les écrans. Que l’on ait une tablette, un smartphone ou une télé, on peut profiter de ses jeux en 720 ou 1080p, tant que la connexion est suffisante.
On peut voir que ce service touche un public beaucoup plus large avec ces 2 avantages. Et nul doute que sur le papier l’offre est très intéressante et que de nombreuses personnes vont tester ce système. Le potentiel économique est là. Si certaines entreprises se sont déjà implantées sur le marché (à l’instar du français Blade et de son service Shadow), les GAFA et autres géants du gaming comptent s’inviter à la fête.
En effet, plusieurs gros noms ont annoncé le lancement de leurs services Cloud Gaming. On pense notamment à Google avec Stadia mais aussi à Microsoft avec le XCloud qui devraient arriver prochainement. Ainsi, avec la diversification de l’offre et les avantages du service, il y a de forte chance que le système vienne à se démocratiser.
Mais si le cloud gaming se définit d’abord comme le tueur de consoles, il faut voir un deuxième aspect derrière l’offre : la mise en place de catalogue de jeux. En effet, plusieurs entreprises comme Sony ou Ubisoft proposent déjà des catalogues de jeux à la manière d’un Netflix. L’idée ? Fidéliser les joueurs en leur proposant les dernières exclusivités sans avoir à payer 70€. Ubisoft et Sony proposent déjà des offres similaires.
L’explosion du Cloud Gaming semble être le moment idéal pour passer à un tel système. Il ne faudrait donc plus acheter ses jeux mais s’abonner à l’éditeur pour y jouer. Est-ce forcément une bonne chose ? On peut en douter, d’autant plus que le cloud gaming montre aussi quelques limites.
Alors que le lancement de XCloud est prévu pour octobre, on peut craindre que la qualité du service ne soit pas au rendez-vous: pour l’instant, le Cloud Gaming ne s’adresse pas à tout le monde. Avec une connexion minimum requise de 10 mbits/s, seul les joueurs possédant la fibre et habitant en grande ville peuvent profiter de ce service.
D’autant plus que tous les jeux proposés par le Cloud Gaming n’ont pas la même exigence. Les problèmes de freeze, latence, déconnexions… touchent plus facilement les jeux récents. C’est du moins ce qui est ressorti du premier test du XCloud les premiers jours de l’E3.
Toutefois, on sait qu’avec le temps et l’arrivée de connexion toujours plus performante, ces problèmes pourront être réglés. Ce qu’on peut craindre le plus est sans doute une attente trop importante de la part des médias pour une réalité décevante.
En conclusion, on peut voir que l’engouement des entreprises et des médias est présent. Cependant il est difficile de se faire un avis sans l’avoir testé. Si vous voulez vous faire un avis, la bêta du XCloud devrait sortir courant octobre 2019. Sinon vous pouvez toujours vous tourner vers des services déjà existant comme Shadow ou GeForce Expérience. Toujours est-il que le service s’annonce très prometteur et marquerait un virage dans l’industrie du jeu vidéo en cas de succès !