Avec la montée en puissance des technologies pour mieux extraire les données issues du Big Data, il est nécessaire de faire le constat suivant : si pendant longtemps les produits à haute valeur ajoutée ont été des produits physiques, la tendance s’inverse et c’est désormais l’intelligence qui vaut de l’or ! Et quoi de mieux que les logiciels pour vendre ce savoir raffiné ! Dès lors, comment s’organise cette mutation de la sphère économique, ce passage d’un monde tangible du hardware à un monde dématérialisé du software ?
Quoi de mieux pour parler de l’économie du logiciel que Microsoft et les fameux logiciels de la suite Office ?! Mais oui, tout le monde les connait au point qu’ils sont passés dans le vocabulaire courant ! Plus personne ne parle de traitements de texte, de tableurs ou de diaporamas et pour cause, le monde se dessine à grand coup de Word, d’Excel ou de Powerpoint. Microsoft a ainsi réussi son tour de force : faire oublier le produit au profit de sa marque, comme Scotch et son ruban adhésif ! Connue de tous et considérée comme un must-have en bureautique, la suite office n’est pourtant clairement pas accessible à tous au vu de son prix. Et oui, pourquoi acheter la suite Office alors que l’on peut s’acheter un logiciel beaucoup plus divertissant (soyons fous, appelons ça un jeu vidéo) pour beaucoup moins cher ! Néanmoins, Microsoft a très bien compris que son public n’est pas essentiellement composé de ménages mais bel et bien d’entreprises professionnels et d’administration. Ce monopole où Microsoft règne, comme à son habitude, depuis plus de 30 ans est finalement l’exemple type de cette industrialisation de la connaissance. Rédiger un contenu textuel sur votre ordinateur ou encore faire un support de présentation orale, il n’existe pas véritablement d’alternative à la firme de Redmond !
Le génie marketing d’Adobe pourrait effectivement se résumer par cette phrase. En effet, lorsque Microsoft vous accorde un quasi droit de propriété par l’achat des licences nécessaires pour utiliser la suite Office, Adobe vous fournit seulement un droit temporaire d’utilisation via un abonnement, qu’il faut donc renouveler ! Vous pensez que je m’égare et que je parle ici de logiciels que personne ne connait ? Détrompez-vous ! Osez me dire (les commentaires sont faits pour ça) que vous n’avez jamais entendu parlé de Photoshop ! Bien, l’incident est clos. Pour en revenir à nos moutons numériques, Adobe a choisit un modèle économique différent de Microsoft qui permet à l’utilisateur de toujours disposer de la dernière version de ses logiciels en contrepartie de la contrainte de l’abonnement.
Ce choix s’avère tout de même en véritable cohérence avec le type de logiciel que développe Adobe. En effet, dans la création graphique ou vidéo, il est toujours important d’être à la pointe, chose qui est loin d’être nécessaire pour des logiciels bureautique. Qui se souci véritablement d’avoir la version 2013 de Word quand il possède déjà celle de 2010, mis à part quelque puristes. Avec un secteur aussi concurrentielle que le design, la suite Adobe dispose d’alternatives sérieuses (comme Serif Photoplus pour Photoshop) mais celles qui sont gratuites sont d’une qualité nettement inférieure.
Même si globalement les logiciels gratuits sont d’une qualité inférieure à leurs homologues payants, certains arrivent tout de même à sortir leur épingle du jeu. En quelque sorte l’alter ego de la suite Office, Open Office est l’alternative gratuite à Microsoft en ce qui concerne les logiciels bureautiques. Comme son nom peut laisser à penser, Open Office est un logiciel open source, c’est à dire que tout le monde peut avoir accès au code source du programme et ainsi comprendre comment celui-ci fonctionne. Cela inclut aussi une possibilité de collaboration avec les utilisateurs. En effet, si j’ai accès au code source du programme je peux le comprendre mais aussi, et surtout, aider à son amélioration. Et c’est finalement une des raisons du succès d’Open Office avec sa gratuité. En effet, ce n’est pas qu’une simple suite de logiciels bureautiques mais bel et bien un véritable projet communautaire. Un charme indéniable lorsqu’on voit le succès d’autres outils qui font appel à une communauté comme par exemple Wikipédia.
On notera que même si Open Office est la 2ème suite bureautique utilisée en France avec environ 20% d’utilisateurs ce qui est plus qu’honorable, Microsoft a toujours un tour d’avance que cela soit au niveau des parts de marché en restant incontestablement le leader mais aussi au niveau technologique. Car oui, même si Open Office possède une communauté, la suite Office est développée par des professionnels, certainement très bien payés, et donc beaucoup plus productifs. Et c’est finalement cette réalité qu’affrontent tout les logiciels open-source, qui ont malheureusement et assez logiquement toujours un train de retard sur les logiciels créés par des firmes investissant massivement dans la recherche et le développement.
Il faut savoir que mis à part les logiciels que nous avons déjà évoqués précédemment, les entreprises disposent d’autres logiciels. Ainsi la majorité des entrepreneurs ou PME disposent de logiciels payants de comptabilité et de facturation qui ne se distinguent pas spécialement les uns des autres. Cependant, de nombreuses entreprises disposent aussi de leurs propres logiciels. Et oui, même si les commerciaux de Danone par exemple utilisent et maîtrisent Word et Excel, il est certain qu’ils disposent aussi de logiciels propres à leur firme. Développés à l’origine par les entreprises elles-même et leur service informatique, les logiciels d’entreprise sont de plus en plus élaborés par des entreprises tiers dont le métier est de développer des logiciels propres aux entreprises. Cette expertise est vraiment bien valorisée et quelques entreprises arrivent à profiter de certains marchés de niche et établir de véritables situations de monopole, où des profits non négligeables sont envisageables. Ici, les entreprises font appel à d’autres entreprises tiers pour répondre à leurs propres besoins: c’est un logiciel sur commande. Néanmoins certains éditeurs de logiciels prennent les devant. En innovant sur des nouveaux procédés, ces éditeurs proposent des solutions inédites aux entreprises.
Les innovations logicielles permettent aux éditeurs d’inverser la tendance : on passe d’un marché de la demande ( les éditeurs sous traitant pour les grosses firmes) à un marché de l’offre (où les éditeurs vendent leurs logiciels innovants faits maison). Ce sont en général de start-ups qui sont présentes en terme de logiciels innovants et qui, de fait, créent cette dynamique. On remarque que parmi ces logiciels à la pointe de la technologie, de nombreux domaines sont représentés. Planzone nous propose ainsi un nouveau logiciel de gestion de projet qui pourrait bien rivaliser avec un logiciel de la suite Office : Microsoft Project. Plus complet et ne se cantonnant pas seulement à l’élaboration de diagrammes de Gantt, Planzone permet de faire gagner un temps précieux aux entreprises en offrant un logiciel de travail collaboratif. Système de communication intra entreprise, calendrier partagé, gestion des ressources et des taches et analyse de données font parties des fonctionnalités de ce logiciels qui promet d’harmoniser le travail au sein de l’entreprise et d’organiser au mieux les ressources qu’elle possède Et comme la majorité des nouveaux logiciels innovant, celui-ci vous propose une version d’essai de quinze jours pour tester les capacités du logiciel et vous faire rendre compte qu’il est un outil indispensable !
Mais des secteurs encore plus innovants sont aussi prisés par ces éditeurs de logiciels. C’est notamment le cas du Big Data, où de nombreuses start-ups élaborent de nouveaux outils d’analyse ! Pour encenser une fois de plus la technologie française, on peut parler de la start-up toulousaine IKCOM qui fournit des analyses détaillées sur les tendances d’opinions à travers le net et notamment grâce aux réseaux sociaux comme Facebook, Twitter ou Instagram. Comme pour Planzone, IKCOM développe ses propres gammes de logiciels qu’elle propose ensuite à d’autres entreprises. Les éditeurs deviennent donc de véritables créateur d’intelligence logicielle et non plus de simples sous-traitant!
Le marché de l’intelligence logicielle est donc un marché d’avenir avec des perspectives très intéressantes de profit, ce qui chasse les logiciels libres au profit de logiciels plus lucratifs. On notera tout de même que malgré la présence de géants bien installés, de nombreuses start-ups tirent leur épingle du jeu notamment en se montrant ultra-innovante. Ce phénomène n’épargne d’ailleurs pas la France, avec des entreprises high-tech tels que Planzone ou Ikcom ( et beaucoup d’autres )qui dynamisent et réinventent le marché du logiciel.