Publicité web et contenus gratuits

que serait toile de fond avec de la pub?

  Il est de plus en plus facile de gagner de l’argent sur Internet, en effet grâce à ma méthode… Non attendez deux secondes! L’objectif de cet article est de vous donner une vision d’ensemble de ce qui a existé et de ce qui est afin d’anticiper l’évolution future des méthodes de monétisation de contenu sur Internet.
Il ne s’agit pas ici de faire une autopsie détaillée des mécanismes propres à la publicité sur Internet (de type AdWords etc) mais plutôt de saisir les problématiques liées à la monétisation de créations accessibles à tous gratuitement. Alors comment gagner de l’argent en masse (ou presque) avec du contenu que l’on propose sur son site Internet ? Oui bon, évidemment par la publicité, mais nous allons voir que celle-ci tout comme le net, a subi des mutations au fur et à mesure de son évolution. Reprenons du début car ce n’est pas si simple. En effet, les manières de monétiser son contenu sur Internet sont protéiformes, changent et évoluent continuellement.

 

L’épuisement de la publicité traditionnelle

  Depuis les débuts de l’Internet la publicité prenait la forme de bandeau ou de bannières publicitaires souvent basiques et peu esthétiques qui venaient s’incruster sur la page, soit directement dans des emplacements prévus à cet effet soit sous forme de pop-up.

exemple de site avec des bannière publicitaires moches

Exemple de site où la pub, les pop-ups et les bannières nous envahissent

  Ah oui c’est moche hein? C’est bien le problème de ce type de publicité, elle est agressive et tend à avoir le résultat inverse à celui voulu par la publicité, c’est-à-dire donner envie. On associe directement ce type de bannière à de la publicité parasite qui souvent s’impose à nous de manière violente : que ce soit visuellement par des couleurs vives (souvent sans rapports avec la page dans laquelle elles sont incrustées) ou par des fenêtres qui s’ouvrent au milieu de la page et gênent notre navigation.

  Aux débuts du net ce type de publicité marchait très bien, c’était nouveau, dès qu’on voyait un cadre rouge clignotant nous assurant d’avoir gagné le tout nouveau téléphone intelligent en vogue on se disait “Pourquoi pas?” donc on avait tendance à cliquer. Le confort de navigation n’était pas quelque chose d’acquis et ce type de publicité ne posait finalement pas tant de problèmes et générait des clics.

  Les temps changent et ce genre de publicité ne marche plus, le taux de clic est passé d’environ 10% en 2000 à moins de 0,01% en 2014.

  En outre ce type de publicité est intrusive, agressive et contre productive. Preuve en est l’apparition de bloqueurs de publicités pour faire disparaître cette publicité parasite qui gêne le confort de navigation (Pour plus d’information sur ces Adblocks je vous invite à venir lire notre article traitant le sujet juste ici).

 

De la pub parasitaire au placement de produit

  Pour faire face au désintérêt voire au dégoût des internautes envers la publicité il faut observer la base du problème : son côté agressif et intrusif.

  A partir de cette observation se sont développés petit à petit d’autres types de publicités ou procédés marketing plus discrets, plus intéressants, plus ciblés et donc plus efficaces.
Une très utilisée sur Internet mais pourtant très ancienne est le placement de produit. Bien que reprenant les bases télévisuelles ou cinématographiques du genre, il a su s’adapter parfaitement aux technologies du Web. Les sites de vidéos à la demande type YouTube ou les sites de streaming type Twitch en sont remplis.
Mais comment distinguer ce qui relève du placement de produit ou du simple contenu d’un Youtuber lambda en quête de nouvelles idées.

  On peut prendre l’exemple des streamers et autres qui font des let’s play de jeux-vidéos (toujours par ici si vous voulez en savoir plus à ce sujet). Dans ce cas, faire la différence entre des jeux qu’ils ont choisi de présenter par plaisir ou par motivation financière n’est pas toujours simple. Cela peut poser des questions de légitimité dans le contenu. Certains assument pleinement ce genre de pratiques de financement: prenons cette vidéo du Bazar du Grenier qui explique en début de vidéo que cette dernière a été sponsorisée par Square Enix :

  Ce type de contenu se rapproche grandement de ce qu’on appelle le publireportage à la différence près qu’ils ne sont pas toujours obligés de faire une critique positive ou une revue complète du produit.
Surfant sur la vague YouTube et la popularité des vidéos types podcasts, court métrages humoristiques et autres, l’on trouve également un tout nouveau type de placement de produits : la publicité divertissement. Celle-ci prend souvent la forme de “Storytelling” une méthode de communication qui fonctionne selon une structure narrative, une histoire, un scénario etc.
Passons outre les explications, vous comprendrez directement avec cette vidéo:

  Ce type de contenu s’assume à 100% comme étant sponsorisé et ça marche. En effet, que ce soit parce que l’on connait et apprécie les créateurs de la vidéo ou qu’elle soit simplement divertissante, celle-ci en particulier génère plus de 3,5 million de vues. Cette tendance reste la même pour toute les vidéos de ce genre. Cette forme publicitaire étant du contenu à part entière elle passe outre les bloqueurs de publicités et au contraire c’est nous consommateurs qui nous hâtons d’aller la consulter. Pratique non ?

  Mais que penser de la légitimité de ce genre de pratiques publicitaires ? Si la qualité du contenu est conservée le problème vient surtout du fond et de la qualité de l’information transmise. Bon là vous vous dîtes que ce genre de vidéos ne s’est jamais revendiqué comme contenu culturel ou intellectuel qui se doit de défendre la légitimité de ses propos. Et vous avez raison ! Pourtant cette tendance concerne également des contenus plus sérieux.

  Je vous invite à regarder la saison 19 de South Park dont le fil rouge repose sur les contenus sponsorisés et plus précisément l’épisode 9 : “Sponsored content”.

 

Du web-advertising au native advertising

La presse a de plus en plus recours à des pratiques commerciales qui peuvent déformer la légitimité de l’information qu’elle transmet. La presse et plus particulièrement celle disponible gratuitement a toujours eu recours à la publicité pour subsister. Je radote mais il est évident que les Adblock et autres logiciels de genre ont aussi entamé les revenues de ce type de médias. Dans la même lignée que les contenus sponsorisés et autres placements de produits il en est un qui s’est développé et ce particulièrement dans la presse: la publicité native (ou native advertising pour les moins respectueux de l’Académie française).

Quid du native advertising ? C’est un type de publicité communément utilisé sur Internet mais qui peut être étendu à tous types de supports ou médias. Principalement sous forme d’article ou de vidéo, il est produit sous l’impulsion d’une volonté publicitaire dans le cadre du média où il s’insère. Il peut par exemple prendre la même forme qu’un article classique sur un site de presse où il s’intégrera parfaitement (à la différence de la publicité dont nous parlions au début), d’où le terme “natif”. Il est donc quelques peu difficile de différencier ce qui relève du réel contenu éditorial du contenu issu de la publicité native, d’autant plus que ce sont souvent les mêmes personnes derrière chacun de ces contenus.

Voici quelques exemples de campagnes de natives advertising originales:

http://www.frenchweb.fr/7-campagnes-de-native-advertising-plutot-reussies/186504

article natif du New York Times sur les prisons féminines aux Etats unis qui sponsorise la série Netflix "Orange is the new Black"

Image extraite d’un article native du New York Time sponsorisé par Netflix

  Je me permets de reprendre cette image pour les plus fainéants d’entre vous qui ne cliqueront pas sur le lien. Cette image est celle d’un article du New York Times sur le modèle des prisons pour femmes. Il est sponsorisé de manière très visible et assumée par Netflix qui promeut sa série “Orange Is The New Black”.
On reconnaît dans cet article le « story telling » cité précédemment qui fait le fer de lance de toute publicité native qui se respecte.

  Si les articles, comme ici, apparaissent clairement comme sponsorisés (sur certains une petite note sponsorisé ou dossier natif permet de le voir) il n’y a pas de problème de transparence pour l’éditeur. Le problème étant que ce n’est pas toujours le cas et la légitimité de ce type de contenu peut être mise en doute.

  On peut réellement parler de mutation de la publicité sur Internet avec le native advertising dans le sens où il a fait émerger de nouvelles professions. La principale et la plus représentative est celle de journaliste commercial dont la fonction est de surveiller la rédaction des articles sponsorisés. Il doit garantir le respect des règles d’écritures décidées contractuellement entre le média et l’annonceur.

  Cette importance donnée aux contenus natifs pose un problème d’importance. Les revenus qui en sont générés sont devenus indispensables à certains médias qui privilégient alors la rédaction d’articles sponsorisés à celle d’informations purement objectives. Certains grands médias utilisent même des robots pour générer automatiquement leurs articles d’informations mettant alors de côté la qualité rédactionnelle au profit des articles à portée commerciale.

  Le contenu d’information gratuit devient alors source de méfiance, il n’est plus possible de se fier complètement à l’objectivité et la transparence des propos qui nous sont donnés à voir. Il faut donc savoir faire preuve de recul afin de déterminer ce qui ressort comme étant du contenu commercial ou du contenu réel. Mais je ne vous l’apprends pas, quelle que soit l’information que l’on vous donne, mettre de côté son esprit critique n’a jamais été une bonne habitude.

  Pour autant il existe d’autres méthodes de financements qui permettent de s’assurer (plus ou moins) de la transparence du contenu.

 

Quelques autres modes de financements:

Certains sites et créateurs de contenus passent par des méthodes de financement participatif afin de pouvoir subsister :

Le crowdfunding à travers des plateformes types Kickstarter, Ullule, KissKiss BankBank et autres permet de soutenir financièrement certains projets ou créations en faisant appel à la générosité de la masse (en échange d’une contrepartie éventuelle ou par simple générosité). Cette méthode permet de faire émerger des créations et des projets de qualités qui ne sauraient exister seuls.

Le don direct est également utilisé que ce soit par un refus de principe de mettre de la publicité sur son site (comme Wikipédia par exemple) ou comme complément de revenu en plus de la publicité afin de faire face aux grands méchants bloqueurs de publicités.

On peut trouver des liens menant vers ce type de pages permettant de participer au maintien de la gratuité de son contenu :

page de don Wikipédia

On accède à cette page à partir de la page d’accueil de Wikipédia en cliquant sur “Faire un don”

  Ou d’autres exemples sont à trouver auprès des streamers (Sur Twitch notamment) qui leur permet de recevoir des dons de la part de leurs « viewers » c’est-à-dire les personnes suivant en direct leur contenu vidéo.

  La pérennité de ce type de revenus est un peu limitée dans sa forme actuelle, c’est pourquoi certains créateurs de contenus sérieux ont tendance à s’orienter vers un modèle à abonnement donnant accès à des articles sans pub et plus transparents que ceux disponibles gratuitement.
Ce modèle étant payant l’on arrive donc au bout de mon tour d’horizon des différentes manières de monétiser son contenu accessible gratuitement sur Internet.

  J’ai sans doute oublié ou omis volontairement ou non certains types de financement donc n’hésitez pas à m’en faire part mais surtout posez-vous cette question : à quoi ressemblera le contenu gratuit de demain ?

Thomas Smail

J'adore les lolcats. Venez voir mon blog perso, y'a pas de chatons mais il est bien: https://biblio-test.fr

1 commentaire

  1. Retrolien : Comment être top référencé sur Google ( III : Netlinking) - Toile de Fond

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