Second écran, un écran peut en cacher un autre !

second screen twitter

L’autre jour j’ai regardé une série absolument géniale, ou plus précisément un épisode d’une série absolument géniale. Il s’agit de Black Mirror et l’épisode en question était le troisième de la saison 1. Dans cet épisode, tout le monde a une puce implantée dans le crâne, et vit façon Google Glass, à la différence que les Google Glass, ben tu peux les enlever.

En regardant cette série et ces sortes de robots sur-connectés, je me suis rendu compte qu’en fait le sujet est vraiment contemporain, et ça m’a fait réfléchir (oui ça arrive parfois). D’où la discussion d’aujourd’hui, qui porte sur le second écran.

 

Le Second écran 101

Bon tout d’abord petite définition pour les geeks qui ont pas passé leur première étoile (je vous passe l’ourson et le flocon, c’est pour les tapettes) en geekage sur pente dangereuse, et qui ne connaissent pas le second écran.

Aujourd’hui, on considère que le premier écran est notre bonne vieille télé, encore média privilégié. Le second écran, ou pour être plus précis les second écrans, représentent tous nos usages d’appareils additionnels en plus de la télé.

En gros vous voyez Edward aux mains d’argent ? (si vous ne voyez pas je vous invite gentiment à quitter cette page et aller derechef regarder ce film chef d’œuvre, parce que clairement ça craint de pas connaitre !). Vous enlevez toute la coutellerie, les Opinel et les machins coupants, vous les remplacez par tout ce qui ressemble à un bidule électronique, de préférence avec des pixels, vous plantez le bonhomme devant la télé, et voilà, vous avez un bel exemple qui illustre le second écran.

second écran edward main d argent

Bon voilà un peu le topo, mais alors maintenant qu’est-ce qu’on fait avec ce second écran ? Fort heureusement, on constate qu’il ne sert pas qu’à mater des vidéos de lolcat en simultané du dernier épisode de Plus belle la vie.

Non, l’idée du second écran c’est de créer une complémentarité entre ce qui est diffusé à la télé, et ce qui est sur votre portable ou tablette au moment où vous regardez le programme. 77% du temps consacré à regarder la télé, on utilise un second écran ! (Et pour vous prouver que je raconte pas du bullshit total je vous cite la source, j’ai nommé le pape de l’internet du web, voire même le chef de la galaxie à ce niveau-là : Google).

Même si aujourd’hui seulement 22% de cet usage simultané est à usage complémentaire (et donc non pas additionnel, c’est-à-dire faire un truc sur son portable totalement différent de ce qui est à la télé), cette tendance est en forte croissance ! Exemples s’il vous plait !

  1. Vous regardez un film, et vous trouvez que l’actrice du film est archi canon, alors vous regardez illico sur votre portable qui c’est, quels films elle a fait (et accessoirement si elle aurait fait des unes de magazines en tenue plutôt chaleur, on vous connait messieurs 😉 ).
  2. Autre exemple, vous regardez votre émission préférée, The Voice, et vous regardez le fil Twitter en temps réel pour avoir les avis des autres gens qui regardent au même moment (ça marche aussi pour les matchs de foot, pour le mec de l’exemple précédent). Je vous invite à lire cet excellent article de Toile de Fond (bah oui forcément) qui parle de la complémentarité entre Twitter et la télévision !

 

Un bouleversement des usages à venir

Bon jusque-là rien de très nouveau, on change pas tellement le schmilblick (le schmilblick c’est un mot de vieux pour dire… euh ben ça veut rien dire en fait). Mais le truc c’est qu’on observe sur ce grand millésime 2013 à un changement des usages, qui préfigure un bouleversement de nos analyses du second écran.

Désormais, les 13-19 ans passent plus de temps devant l’ordinateur que devant la télé. Et comme petit deviendra grand, ces ados vont devenir les consommateurs de demain, et vont transformer la façon de consommer les médias.

second écran

Et en fait, on remarque que les attentes sont totalement différentes, et plus exigeantes que nous autres les papys de l’internet. Ces attentes sont tellement différentes qu’elles ont créé une sorte de mutation que même Hulk il peut aller se rhabiller  tellement elle est puissante ; une mutation vers une nouvelle génération.

 

Une mutation des usages

Cette génération a un nom, c’est la génération C, un terme popularisé par Google qui se veut pionnier de cette tendance avec Youtube. Génération C ? Mais WTF du schmilblick ? Oui, ce n’est pas une combinaison gagnante au Kamoulox, mais c’est tiré des 4 C qui caractérisent cette génération : Connexion, Communauté, Curation, Création.

  • Connexion : Le bonhomme type de la génération 4 C est ultra connecté et multi device (oui Edward aux mains digitales… ben oui elles laissent des empreintes les mains… Ok je sors…)
  • Communauté : En conséquence, il fait partie de diverses communautés d’utilisateurs autour de centres d’intérêt et de partage d’informations
  • Curation : Le type en question est à l’affut des derniers contenus liés à ses intérêts, et va les « pousser » à ses communautés : c’est typiquement le mec qui va t’énerver, parce qu’il trouve toujours les trucs trop hype et stylés, exactement 2 secondes avant toi.
  • Création : Et il va même parfois créer du contenu qu’il considère qualitatif et pertinent pour le partager et enrichir sa communauté. C’est ce même mec qui va t’énerver encore plus, parce qu’exactement 2 secondes avant toi, il aura l’idée de la vidéo buzz ou de l’article parfait à faire.

L’Exemple 100% pur jus de génération C, fabrication camembert et baguette, étant notre bon vieux Norman (fait des vidéos) national. Le truc avec Norman, c’est un peu l’effet Titanic : c’est plutôt cool 5 minutes, mais t’as pas besoin de 3 heures 25 pour comprendre que Di Caprio meurt à la fin. Norman c’est pareil, tu te marres pendant 5 minutes, mais au-delà tu te fais vite chier.

Quelqu’un a-t-il déjà vu son film ? Non ? Norman… (désolé), puisqu’il est pourri : son format est typiquement adapté à l’internet, pas aux médias classiques, c’est l’illustration parfaite du changement des attentes de la part d’un public qui évolue de Carapuce à Tortank sans passer par la case Carabaffe (eh ouais, ça va vite !). Il veut du cours, du concis, quand il veut, où il veut.

second écran norman

Selon moi il y a donc 2 éléments importants à prendre en compte dans cette lecture de nouvelles tendances quant au second écran :

Le besoin de partage

D’un côté cette génération C est, du fait de son ultra-connectivité et de son obsession de communauté, en recherche constante du partage. D’où un décalage avec la télé. Peut-on liker un programme TV ? Niet ! Peut-on partager un programme TV ? Niet x2 ! Peut-on voir des programmes TV que nos amis aiment ou partagent via les plateformes sociales ? Niet x3 ! Peut-on commenter un programme TV ? Presque (via Twitter). Peut-on émettre un programme TV ? Niet x4 ! Le prochain modèle devra donc intégrer cette dimension sociale.

Le besoin de flexibilité

En fait c’est simple : La télé, c’est comme si j’allais dans un magasin à un moment donné, et qu’on me remplissait mon caddie, en espérant tomber sur un truc que j’aime, ou alors je dois attendre à un moment spécifique de la journée pour avoir le truc que je veux… Alors que je pourrais l’avoir à n’importe quel autre moment ! Si je veux du Game of Thrones maintenant, j’ai du Game of Thrones maintenant ! C’est maintenant possible, et c’est ce que la nouvelle génération fait.

Le modèle gagnant devra être flexible, proposer le contenu que l’on veut, au moment que l’on veut, sans payer un kopeck (c’est aussi un mot de vieux pour dire thunes) ni s’exciter sur sa souris et fermer les milliards de pubs qui s’affichent. Les modèles Netflix et Hulu, qui proposent de la vidéo à la demande en illimité par abonnement, sont chefs de file de cette tendance.

***

Tout ça pour dire que finalement, la télé comme on la connait va forcément mourir… Au profit de plus d’interactivité, de partage et de flexibilité. Internet va selon moi nécessairement passer en 1er écran, pour remplacer son statut actuel de second écran. Youtube vient de lancer sur ce même créneau Youtube TV, un système de chaînes à abonnement avec du contenu plus riche, et compte développer largement son modèle…

Par ailleurs, les chaines classiques ne vont pas forcément mourir… Mais leur modèle doit changer, du direct et programmation linéaire on va tendre vers de l’interactif, le support de la TV connectée devrait aider à amorcer le virage… Encore faudrait-il que ces boloss qui caractérisent la plèbe arrivent la connecter !

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Etudiant en Management en ligne, je suis passionné par le web, les nouvelles technologies, et le digital en général. J'ai pu travailler en startup sur un projet web, et j'ai été président d'Hotsoft. Si vous aimez ce que j'écris, vous pouvez en lire plus sur mon blog : www.humaniweb.fr

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