Elon Musk, le vrai Iron Man

Elon Musk

Elon Musk est un nom qu’en France on méconnait encore, et pourtant, cet homme est une véritable rockstar de la tech, un serial entrepreneur, un vendeur de rêve. Steve Jobs serait un génie visionnaire ? Attendez de voir ce qu’Elon Musk réalise !
Que fait-il donc de si énorme pour mériter tant d’éloges ? C’est ce que nous allons voir tout de suite.

Du rêve à la réalité

Lorsqu’on est jeune, on a beaucoup de rêves, de l’ambition à revendre. On veut “changer le monde” : l’expression est d’ailleurs tellement employée sur les lignes de CV et les bios Twitter qu’elle en est galvaudée, diminuée. Elon Musk, lui, a non seulement pensé aux façons de changer notre avenir à tous, mais il s’y est aussi réellement attelé.

A la fin des années 80, à 17 ans, il quitte l’Afrique du Sud pour le Canada, afin éviter le service militaire du régime pro-Apartheid et émigrer plus facilement ultérieurement vers les Etats-Unis. Il passe 4 ans en Ontario (dont deux à l’université), puis rejoint effectivement sa terre promise. Il devient diplômé de commerce et de physique pendant ses 3 ans à Philadelphie, à l’université de Pennsylvanie, puis obtient une bourse pour aller effectuer un doctorat en physique appliquée à Stanford. Mais voilà, le jeune Musk n’est pas vraiment comme tout le monde.

“Je me suis demandé quels étaient les domaines où le futur de l’humanité pouvait être le plus affecté : internet, les économies d’énergies, l’exploration spatiale” — Elon Musk, 17 avril 2013

Alors, après deux jours à Stanford, il quitte les cours pour mettre en oeuvre ses ambitions entrepreneuriales – vivre et construire l’internet, pas seulement l’étudier – et fonder sa première société.

 

Internet, les premiers pas

Cette première expérience entrepreneuriale c’est Zip2, fondée en 1995 avec son frère. La société vend un logiciel d’aide à la mise en ligne de contenu aux médias, à une époque où peu d’entre-eux sont présents sur le net (et n’y voient d’ailleurs pas forcément l’intérêt). Quatre années plus tard (en 1999), et notamment un partenariat avec le New York Times, la société est rachetée par Compaq pour 341 millions de dollars, dont Elon Musk retire 22 millions (7%, ses parts ayant été diluées après un tour de table). Il a alors 28 ans.

La moitié, soit un peu plus de 10 millions de dollars. C’est ce que l’entrepreneur investit dans sa nouvelle société, X.com, une banque en ligne lancée en décembre 1999 (!). L’entreprise doit faire face à la défiance des consommateurs, connait quelques déconvenues en termes de sécurité, mais fait en mars 2000 une acquisition salvatrice : PayPal, un service prometteur permettant de transférer de l’argent en ligne en P2P. Quelques mois plus tard, X.com devient PayPal, et l’entreprise abandonne la banque en ligne pour se concentrer sur les transferts d’argent.

Elon Musk PayPal

En 2001, PayPal croit fortement, bénéficiant de l’utilisation de sa plateforme de paiement sur eBay, déjà un géant du web. L’année suivante, en 2002, elle entre en bourse, y fait des débuts de toute flamme, et est acquise par eBay pour 1,5 milliard de dollars, dont 165 millions vont à Elon Musk (11,5%).

Ce que l’on peut retenir de ces deux premières expériences entrepreneuriales, c’est (1) la capacité d’Elon Musk à se positionner sur des segments d’avenir, et (2) de générer du cash ET le réutiliser pour entreprendre à nouveau.

 

D’internet à l’industrie

A ce stade du billet, vous vous dîtes encore peut-être que le parcours d’Elon Musk est “honnête” : réussir dans le monde du web n’est pas un cas inédit. Mais souvenez-vous, l’homme a d’autres perspectives : les énergies renouvelables et la conquête de l’espace. Et surtout un incroyable état d’esprit : l’argent qu’il a gagné, Musk ne le place pas à l’abri, il le réinvestit immédiatement.

Elon Musk Spacex

SpaceX et la conquête spatiale

Le jeune Musk rêvait de conquête spatiale, et se demandait pourquoi depuis 1969 et les premiers pas sur la Lune, nous n’avions pas encore construit une base sur cette dernière ou même foulé le sol de Mars. Le multi-entrepreneur multi-millionaire s’est alors dit qu’il allait prendre les chose en main. Et pour avoir lu de nombreuses interviews de lui, il y croit dur comme fer, avec une vision sur l’Humanité digne d’Isaac Asimov (auteur du Cycle de la Fondation).

Le spatial n’est pourtant pas des plus accueillants pour un entrepreneur : un marché dominé par les acteurs publics, un certain déni des gouvernements et du public en période économique morose, des investisseurs réticents… Elon Musk y est donc allé de sa poche (100 millions de dollars investis) et a créé en 2002 Space Exploration Technologies, a.k.a SpaceX.

L’entrepreneur, en cherchant à développer une base autonome pour Mars, a rapidement fait face au plus gros frein à la conquête spatiale : les coûts exorbitants des roquettes de lancement. Ce faisant, SpaceX a concentré son activité sur le transport spatial, et plus précisément le low-cost et le réutilisable : SpaceX est ainsi en train de construire la roquette Grasshopper, réutilisable dans la mesure où une fois lancée, elle revient atterrir !

Aujourd’hui, SpaceX est le premier fournisseur privé de la NASA, un de ses véhicules est le premier engin privé à rejoindre l’ISS, et Musk s’est fixé comme objectif d’aller sur Mars d’ici vingt ans.

Tesla dans le jardin du Big Three

A ce stade de sa vie, il reste un champ d’action inexploré par Elon Musk : les économies d’énergies, le changement climatique. Il co-créé alors Tesla Motors en 2003, avec l’ambition de devenir un constructeur majeur de véhicules électriques. Une fois de plus l’entrepreneur s’est aventuré sur un marché avec de fortes barrières à l’entrée. Son crédit en tant qu’innovateur, sa fortune personnelle et la stratégie de croissance employée ont toutefois permis de percer.

Le développement de Tesla peut être traduit autour de trois axes :

  1. Une stratégie progressive du premium vers le grand public.
    Le premier modèle créé, le Tesla Roadster, fut une voiture de sport électrique haut de gamme, dont la commercialisation a permis de financer les coûts de R&D et le développement des futurs modèles (les riches acheteurs ont en quelque sorte investi sur le futur de Tesla). Les modèles suivants, la berline Tesla model S et le monospace-SUV Tesla model X se tournent eux de plus en plus vers le grand public.
  2. Le développement d’un réseau de stations de rechargement électrique, notamment sur les côtes Ouest et Est américaines.
  3. La vente de composants électriques développés en interne et brevetés, aux autres constructeurs automobiles.

Elon Musk Tesla

Tesla a connu de grosses difficultés durant la crise de 2007-2008, et Elon Musk a du maintenir à flot l’entreprise avec ses propres deniers, en plus de recourir à un emprunt auprès du gouvernement américain (emprunt qui a depuis été remboursé avec 10 ans d’avance). En 2010, Tesla est devenu le premier constructeur automobile à entrer en bourse depuis l’introduction de Ford en 1956.

SolarCity, une entreprise familiale

En 2006, il suggère à deux de ses cousins l’idée d’une société de panneaux solaires photovoltaïques. Depuis, SolarCity a bien grandi, jusqu’à en devenir la première société américaine d’installation de panneaux solaires. Et Musk continue de suivre les choses de près : il est le principal actionnaire et Président du Conseil d’Administration de l’entreprise.

Elon Musk Solar City

 

En conclusion

Elon Musk a le cerveau bouillonnant et le coeur bien attaché : fondateur de deux sociétés revendues des millions (Zip2 & PayPal), CEO de deux grosses sociétés industrielles (SpaceX & Tesla), président d’une autre (SolarCity), il trouve encore le temps de penser à d’autres projets fous, en témoigne sa proposition en 2013 d’un “Hyperloop”, un moyen de transport futuriste permettant de joindre Los Angeles et San Francisco en 30 minutes.

Elon Musk Hyperloop

Un entrepreneur qui s’est fixé des objectifs ambitieux, est en train de les mener à bien, et pour ce faire prend des risques financiers personnels extraordinaires ? Je ne peux m’empêcher de penser que le monde aurait bien besoin d’autres Elon Musk !

PS : quand je vous dis qu’Elon Musk est Iron Man… :

Thomas Dutouquet

Thomas Dutouquet. Passé en agence digitale en tant que trafic manager, désormais dans le jeu vidéo, je suis à la culotte l'actualité web/tech, et j'aime me lancer dans de grands dossiers de fond pour la décrypter !

2 commentaires

  1. Avatar

    FB

    5 novembre 2013 at 20 h 12 min

    Merci pour l’article, très intéressant.

Votre réaction

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Partager sur Facebook