En a-t-on fini avec le téléchargement illégal ?

Quoi de mieux pour démarrer un article qu’une petite anecdote personnelle ? 

Il y a plusieurs années déjà, j’ai découvert ce que l’on appelle le téléchargement via le torrent. Après avoir essayé le streaming, ou encore d’autres types de téléchargement, j’avais enfin trouvé un moyen de télécharger des films, voire des saisons entières de séries, et ce assez rapidement. Je me suis mise à télécharger tout et n’importe quoi, et pour toute ma famille, c’était devenu une habitude. Puis un jour, nous recevons un courrier recommandé d’un certain organisme nommé HADOPI, dont je n’avais nulle connaissance… Il s’agissait d’un dernier avertissement qui faisait office de menace de nous couper l’accès à Internet. À la suite de cela j’ai préféré prendre un abonnement Netflix et ne plus jamais songer au torrent…

Qu’entend-t-on par téléchargement illégal ?

On connait tous les interfaces de téléchargement ayant fait fureur il y a quelques années de cela notamment, comme Emule, Limewire ou encore l’un des géants, MégaVideo…

Pourquoi celles-ci étaient-elles si réputées ? Toutes ces plateformes permettaient de télécharger les derniers films, séries, ou encore jeux-vidéos… Et ce gratuitement, rien qu’avec un ordinateur. Plusieurs facteurs ont contribué au succès de ces plateformes:

  • Le difficile accès au streaming à l’époque, sans oublier les défauts de celui-ci (publicités, éventuels virus, qualité pas toujours au rendez-vous)
  • L’accès plus compliqué au téléchargement légal des films via des plateformes, l’ère étant moins digitalisée qu’aujourd’hui

Mais que sont devenues ces interfaces? Totalement interdites. Pourquoi ? Car leur objet n’était autre que du téléchargement illégal. Ces plateformes étaient gérées principalement par des serveurs étrangers, ou encore par des hackers. Elles permettaient aux internautes de télécharger gratuitement des documents protégés par des droits d’auteur sans en disposer, ce qui constitue un délit, les producteurs et artistes de ces documents n’étant pas rémunérés.

Ce mode de téléchargement se divise en 3 branches,

  • Le téléchargement direct, par un accès direct via un lien 
  • Le streaming, en bénéficiant d’œuvres cinématographiques notamment directement via un site internet, sans téléchargement nécessaire
  • Et enfin, le peer-to-peer

Le « peer-to-peer », qu’est-ce que c’est ?

Le partage en « pair à pair » vise à télécharger un fichier partagé par d’autres utilisateurs, l’ayant eux-mêmes recueilli de la même façon. Ce dernier mode est l’un des plus répandus car il est le plus commode. En effet, un fichier partagé permet au plus grand nombre d’y accéder, et ce très facilement. 

Il faut savoir que ce mode de partage de fichier est au préalable légal, et utilisé par les systèmes d’exploitation tels que Linux pour partager leurs logiciels de façon plus rapide. C’est aussi ce principe qui est à l’origine des partages de nos fichiers MP3, à l’époque. Les logiciels tels que Emule, BitTorrent, ou encore KazaA ont commencé à bénéficier de ce système dès lors qu’il a été de plus en plus décentralisé, mais l’ont cependant utilisé de façon illégale. Le développement du pair à pair illégal commençant à avoir une ampleur bien trop importante, il a fallu y remédier: la loi Hadopi.

L'utilisation des plateformes de téléchargement illégal selon les pays (Etats-Unis, France, Royaume-Uni)
Les plateformes de téléchargement illégal selon les pays

Pour lutter contre ce phénomène : loi HADOPI

Cette loi adoptée en France en 2009 prohibe le téléchargement, ou piratage de films et musiques de façon illégale. L’organisme qui s’en charge est Hadopi, qui a donné son nom à la loi. Celui-ci vous retrace via lnternet grâce à votre fournisseur d’accès. C’est ainsi que sont envoyés les avertissements, qui peuvent devenir des sanctions pénales si ceux-ci ne sont pas considérés. En 2019, 619 687 premiers avertissements ont été envoyé, s’en sont suivis 208 104 deuxièmes avertissements (source : réponse graduée – rapport d’information de mars 2020, Hadopi.fr).

La loi HADOPI a pour objectif de sanctionner, mais aussi et surtout de sensibiliser, afin d’inciter le plus grand nombre à se tourner vers des offres légales. Si ces tentatives de sensibilisation ne fonctionnent pas, on applique alors une phase judiciaire plus répressive: la transmission au procureur de la République.

Depuis 2013, la peine de la suppression de la connexion internet a été supprimée. Cependant, tout individu qui démontre une négligence caractérisée des avertissements reçus encourt une peine de 1500 euros d’amende.

Hadopi

Et maintenant, 10 ans plus tard ?

Aujourd’hui, le peer-to-peer a légèrement baissé, mais est loin d’avoir disparu. On recense 150 000 avertissements envoyés au 1er semestre de 2018.

Cette loi a notamment permis aux interfaces légales de téléchargement et de streaming de se développer: Netflix, Prime Video (oeuvres cinématographiques), Spotify, Deezer ou encore Apple Music (oeuvres musicales). De plus, celles-ci sont devenues plus accessibles (tarifs famille, étudiant) dans l’intérêt de tous, surtout durant cette période de confinement ! 

Comme nous avons pu le voir dans notre article sur les plateformes de streaming légales, celles-ci se multiplient à grande vitesse, on peut même parler d’une guerre dans ce domaine où la concurrence ne cesse d’affluer. Mais cela ne peut-il pas à l’avenir profiter au téléchargement illégal ? Cela reste à voir…

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